L’auteur
À 18 ans, Marc Levy s’engage à la Croix-Rouge et y passe six ans. Puis, après avoir créé une société spécialisée dans les images de synthèse en France et aux États-Unis, il dirige un cabinet d’architecture.
À 37 ans, il écrit une histoire à l’homme que deviendra son fils, Louis. Et si c’était vrai, publié en 2000 aux Éditions Robert Laffont, connaît un succès immédiat. Peu avant la sortie du roman, Steven Spielberg (DreamWorks) en acquiert les droits d’adaptation cinématographique : Just Like Heaven, avec Reese Witherspoon et Mark Ruffalo, s’est classé premier du box-office américain à sa sortie en 2005.
Marc Levy a écrit 25 romans, qui ont tous figuré dès leur parution en tête des ventes annuelles en France et connaissent depuis un succès international.
Son nouveau roman, La Symphonie des monstres, a été publié en France le 17 octobre 2023.
Traduits en 50 langues, ses 25 romans ont été vendus à plus de 50 millions d’exemplaires, faisant de Marc Levy l’auteur français le plus lu dans le monde.
En 2021, Marc Levy co-écrit avec Sylvain Runberg une bande dessinée, L’Agence des invisibles, illustrée par Espé. Il a également adapté son best-seller Le Voleur d’ombres avec l’illustrateur Fred Bernard (triple Goncourt Jeunesse).
L’adaptation en série de son roman Toutes ces choses qu’on ne s’est pas dites (Canal Plus/StarzPlay), avec Jean Reno dans le rôle principal et réalisé par Miguel Courtois, a été diffusée en juillet 2022.
Par ailleurs, d’autres de ses romans sont actuellement en cours d’adaptation audiovisuelle (cinéma et séries) : Elle & Lui (PS From Paris), Le Voleur d’ombres, Le Petit voleur d’ombres (animation), ainsi que Ghost in Love.
À l’étranger, ses romans sont régulièrement classés en tête des listes de best-sellers internationales, et dans certains pays comme la Chine, ils sont de véritables phénomènes d’édition.
Marc Levy a réalisé un court métrage, La lettre de Nabila, pour Amnesty International, et a écrit des chansons pour différents artistes, dont Johnny Hallyday.
FAQ
Mon passage à l’écriture est un peu particulier et la chance y est pour beaucoup. Quand j’ai commencé à écrire ce qui deviendrait Et si c’était vrai, je n’avais pas l’intention d’en faire un roman, et je pensais encore moins qu’il serait publié. J’avais écrit cette histoire pour mon fils, ou plutôt pour l’homme qu’il deviendrait un jour. Mon idée était de lui remettre le manuscrit quand il aurait l’âge que j’avais en l’écrivant. À travers ce roman, je voulais lui dire d’aller au bout de ses rêves, de ne laisser personne l’en déposséder. Poussé par ma sœur scénariste, j’ai envoyé le manuscrit aux Éditions Robert Laffont, qui m’ont répondu, huit jours après, vouloir publier le livre. Quelques semaines plus tard, Steven Spielberg me téléphonait pour m’annoncer qu’il voulait adapter mon histoire au cinéma. J’ai alors démissionné du cabinet d’architecture que je dirigeais pour me consacrer à l’écriture. Depuis, j’ai écrit 24 autres romans et je ne cesse de me rappeler que j’ai beaucoup de chance.
Je n’ai jamais pensé au succès, je n’y pense jamais en tant que tel. J’écrivais pour mon fils et je n’aurais jamais pu imaginer que mon premier roman connaisse un tel destin. Aujourd’hui, encore j’ai du mal à réaliser ce qui s’est passé autour de Et si c’était vrai . Mais il n’y a pas de recette miracle, ça serait trop facile ! Je travaille beaucoup, sans aucune certitude, car l’écriture est un artisanat. Ce que j’essaie de faire, c’est d’infuser dans mes livres, dans les personnages qui composent mes histoires, les valeurs qui m’ont été transmises. Ce sont des valeurs qui sont partagées par beaucoup de gens, mais que l’on ne rencontre pas toujours dans la vie quotidienne.
Je me considère comme très chanceux, touché et honoré d’être lu dans autant de pays, je remercie mes lecteurs de leur générosité et de leur fidélité, mais je reste lucide sur le fait que rien n’est jamais acquis. À chaque nouveau livre, je me remets en question. Croyez-moi, je ne sais jamais à l’avance, avant la parution d’un livre, si celui-ci va rencontrer son public.
Je vais être honnête, c’est vertigineux et magique à la fois, cela donne la force de ne compter ni les jours ni les nuits passés à écrire et réécrire sans cesse ; c’est aussi le plus grand bonheur qui puisse arriver à un romancier. Mais cette pression dont vous parlez ne relève pas du nombre de lecteurs, mais de l’exigence que l’on s’impose, de livre en livre. Cet appétit de progresser, commun à toutes celles et ceux qui aiment leur métier, quel qu’il soit, cette envie de repousser ses propres limites.
Depuis que je suis romancier, mes amis ne me prennent plus jamais au sérieux quand je leur dis que je travaille.
En fait, il n’y a pas tant de métiers que cela où l’on ne fait qu’une seule chose par an… Je suis un artisan et comme tout artisan, j’aime mon métier, j’aime être dans mon atelier et j’aime travailler. C’est un métier assez ludique et vraiment passionnant… Chaque nouveau roman est pour moi l’occasion d’entrer dans un nouvel univers, de partir à la rencontre de nouveaux personnages qui resteront comme des amis, même invisibles.
Les idées me viennent de la vie de tous les jours. J’aime écouter, observer ce qui se passe autour de moi. Mais l’idée d’une histoire n’est pas encore l’histoire. Je vis longtemps avec les personnages, le temps que leur personnalité se forge, que l’intrigue se noue et se dénoue, que la structure du récit m’apparaisse enfin. Quand mes recherches sont achevées, quand je peux répondre à la question « Que raconte vraiment cette histoire », c’est que je suis prêt. À ce moment-là je commence à écrire.
Parfois oui, mais jamais de façon directe. Je suis bien trop pudique pour parler de moi. Même si au bout de vingt-cinq romans, on finit par lâcher du lest.
Non, je n’écris pas pour un public particulier, je ne saurais d’ailleurs vraiment le définir. Je sais que pour mes premiers romans, le lectorat était majoritairement féminin, cela a changé depuis Mes amis mes amours et Les Enfants de la Liberté. J’ai cette chance d’avoir des lecteurs de tous âges, de cultures, de nationalités très différentes.
À ce jour, 25 romans. Mon dernier roman, La Symphonie des monstres, a été publié en France le 17 octobre 2023.
Mon premier roman, Et si c’était vrai, a été publié en janvier 2000, Où es-tu ? en novembre 2001, Sept jours pour une éternité en 2003 et La prochaine fois en 2004, Vous revoir en juin 2005, Mes amis mes amours en juillet 2006, Les Enfants de la liberté en mai 2007, Toutes ces choses qu’on ne s’est pas dites en 2008, Le premier jour en juin 2009, La première nuit en décembre 2009, Le voleur d’ombres en juin 2010, L’Etrange voyage de Monsieur Daldry en avril 2011, Si c’était à refaire en mars 2012, Un Sentiment plus fort que la peur en février 2013, Une autre idée du bonheur en avril 2014, Elle & Lui en février 2015, L’Horizon à l’Envers en février 2016, La Dernière des Stanfield en avril 2017, Ghost in Love en mai 2019, C’est arrivé la nuit en septembre 2020, Le Crépuscule des fauves en mars 2021, Noa en mai 2022, et Eteignez tout et la vie s’allume en novembre 2022.
J’ai également publié plusieurs nouvelles, des livres pour la jeunesse (la série Le Petit Voleur d’ombres) et des bandes dessinées. Sept jours pour une éternité a été adapté en bande dessinée par Corbeyran et Espé. La première partie est sortie le 18 aout 2010, la seconde partie le 23 mars 2011. Les Enfants de la Liberté a aussi été adapté en bande dessinée, par Alain Grand. La BD a été publiée le 25 septembre 2013. En 2021 j’ai coécrit avec Sylvain Ruberg L’Agence des invisibles, illustrée par Espé.
Mes romans sont traduits en 50 langues. Les dates de publications à l’étranger varient en fonction des délais nécessaires de traduction. En général un an après le roman publié en France, parfois plus car les éditeurs étrangers ne publient pas forcément mes romans par ordre d’écriture.
Envahi de doutes et gagné par le trac. Est-ce que le livre est vraiment fini, qu’est-ce que j’ai raté ou mal raconté, pourquoi le publier ?
Qu’une seule phrase ait touché un lecteur, et peut-être plus encore, que l’on se souvienne des personnages du roman… pour moi, quand le roman est fini, ils me manquent.
Lecture et écriture sont pour moi synonymes de liberté. Une liberté rien qu’à soi, un moment privilégié où l’on est en relation intime avec un livre. Mes lectures sont très diverses, je n’ai jamais voulu restreindre mon plaisir de lire à un seul genre, ni céder aux censeurs de la lecture qui vous disent ce qu’il faut lire ou ne pas lire.
Comme pour mes lectures, j’aime la liberté dans l’écriture. J’ai essayé, de roman en roman, de ne jamais m’enfermer dans un genre, de ne jamais raconter deux fois la même histoire. Parfois comédie, fantastique ou d’autres fois roman d’aventures ou thriller, je prends plaisir à alterner les registres. J’aurais trop peur de m’ennuyer et d’ennuyer ceux qui ont la générosité de me lire. Alors j’explore de nouveaux horizons à chaque livre, et il me reste encore bien des territoires à découvrir… Mais il y a deux points communs à tous mes romans, ils ne sont pas contemplatifs, tous racontent une histoire, et cette histoire n’a d’autre raison d’être que de mettre en avant les personnages qui la composent.
Je « dessine », d’une certaine manière, la silhouette de chaque personnage et je préfère laisser au lecteur le soin de l’imaginer à sa façon. Le livre offre cette liberté à chacun de visualiser tel ou tel personnage, je pense que le métier de romancier est de faire ressentir les choses plus que de vouloir les montrer. Je veux croire que si l’on interroge différents lecteurs sur la façon dont il voit un personnage, chacun aura sa propre description, et j’aime cette idée.
Probablement d’Ethan Daldry, je ne sais pas pourquoi, j’aurais vraiment aimé l’avoir pour ami, parler de longues heures avec lui, assis sur un banc face au Bosphore ou à la Tamise. Je me sens souvent très proche de mes personnages, que je dois quitter à regret lorsque je mets un point final à l’un de mes romans. Mais depuis quelque temps, je me rends compte que je me cache le plus dans mes personnages… féminins. Mais je ne vous dirai pas lesquels :).
Je n’ai pas vraiment de rituels, hormis le fait que je travaille la nuit, c’est beaucoup plus calme. Seule Alice, ma chienne golden retriever, me surveille gentiment et s’assure que je ne boive pas trop de café. Sinon, j’aime écrire sur un bureau en bois, bien rangé, avec le regard bienveillant de ma grand-mère en photo.
De mon père, un homme généreux, ouvert d’esprit, doté d’un humour fou qui n’avait d’égal que son humilité. Il m’a appris à m’intéresser aux autres, à apprécier la différence plutôt que de la craindre, à faire en sorte que mon centre de gravité soit tourné vers les autres et non vers mon nombril. J’ai voulu partager cette expérience du voyage, de la rencontre d’autres cultures avec mon fils aîné. Et toutes ces expériences m’ont en effet servi, plus tard, dans mes romans.
Lorsqu’un roman est adapté, l’histoire est confiée à d’autres auteurs, scénaristes, réalisateurs, dont le talent ne peut être contraint à filmer les pages d’un livre. Les modifications structurelles sont inéluctables, un roman offre des heures de lecture lorsqu’un film est limité dans le temps. L’histoire racontée dans un livre ne souffre d’aucune contrainte budgétaire, contrairement à un film. La fidélité de l’adaptation ne dépend pas tant des coupes qui seront faites, mais de la volonté, ou non, du réalisateur, de coller aux personnages du roman. Ce fut le cas pour Mes amis mes amours, Où es-tu ? et Toutes ces choses qu’on ne s’est pas dites , où j’ai été plus impliqué en tant que co-scénariste, ce ne fut pas le cas pour Et si c’était vrai.
Oui, c’est une question de respect pour ceux qui ont la générosité de me lire et qui prennent de leur temps pour m’écrire. Alors je trouve normal de prendre du mien pour leur répondre. Je ne vous dis pas que je réponds toujours dans la seconde ! C’est plus ou moins rapide en fonction de mon actualité ; lorsque je suis en période d’écriture par exemple, je reste très concentré sur mon roman et j’ai forcément moins de temps pour lire les courriers ou emails des lecteurs. Mais même si je tarde un peu, je finis toujours par rattraper mon retard et envoyer un petit mot. Ce lien humain compte beaucoup pour moi.
J’aime vivre à l’étranger. Vivre au contact de personnes qui n’ont pas la même culture ni la même langue que vous est toujours très enrichissant. Et puis c’est une école d’humilité quotidienne : rien n’est jamais acquis, il faut tous les jours oublier ses habitudes, ses réflexes et s’adapter aux us et coutumes du pays dans lequel on vit ; même si certaines n’ont parfois aucun sens pour vous…. J’ai toujours été attiré par New York, son énergie, son pluralisme culturel, son éclectisme, son dynamisme aussi… J’y ai déjà vécu dans le passé, j’y ai écrit plusieurs chapitres de mes livres. Et ce n’est pas parce que l’on vit à l’étranger que l’on aime moins son pays… bien au contraire, ce qui vous manque est encore plus présent dans votre vie.
J’ai passé six années à la Croix-Rouge et je ne pourrai jamais rendre à la Croix-Rouge tout ce qu’elle m’a donné. J’entends ceux qui disent que le monde d’aujourd’hui est individualiste, certes, ce n’est pas la société qui fera un pas vers vous, mais cela n’interdit en rien de faire soi-même un pas vers les autres. En entrant à la Croix-Rouge française à dix-huit ans, je me suis aussitôt vu offert une place dans la société. Alors, aujourd’hui, soutenir certaines associations, c’est aussi ma façon de participer un peu à la société dans laquelle je vis. Cela dit, je rêve aussi de retourner vraiment sur le terrain.